Forêt enchantée

A s’y perdre pour se retrouver

img_6381-2

Tenir un blog, c’est finalement plus de travail qu’on ne s’imagine. Un jour, un soir, on s’ennuie et on commence à créer sa page sur WordPress et on écrit rapidement quelques articles. Et puis, le temps passant, la vie privée et professionnelle prennent tout notre temps, et cela devient parfois difficile d’arriver à se poser quelques instants pour prendre la plume… enfin, le clavier.

Mais on en retire tellement de positif qu’on sait qu’il faut continuer. Cela n’a rien d’une contrainte, c’est un réel plaisir que celui d’écrire, de publier et d’être lu. Bien sûr, dans ce cas-ci, le travail est double, voire triple, car il ne s’agit pas que de textes mais surtout de photographies et de travail numérique de celles-ci.

Il m’est donc un peu difficile en ce moment de vous apporter de la nouveauté. J’avoue ne plus avoir eu en main le 7D depuis le 24 décembre et n’avoir même pas encore sorti les clichés de leur carte CF. J’espère donc que vous ne m’en voudrez pas si je vous poste un article d’anciennes photos.

Un peu de douceur donc et de couleurs à travers ce froid mois de janvier, je vous propose une balade au Bois de Hal, Hallerbos, datant d’avril 2016.

img_6320-2

Le Bois de Hal, selon Wikipédia

La page Wiki francophone est vraiment très pauvre en info. Je me suis donc tournée vers sa version néerlandophone, admirez, svp, l’effort accompli pour vous écrire quelques lignes sur cette petite merveille du Brabant Flamand ! (et remercions Google Translate… hem !)

Forêt de 552 hectares (511 en Région flamande et 48 en Région wallonne) d’un sol argileux et sablonneux, elle était encore commune à la forêt de Soignes jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Elle fût presque complètement rasée par les allemands durant la première guerre mondiale, ce qui lui valut en 1930 l’octroi de protection en tant que « dommage de guerre » et sera restituée à l’Etat belge. Elle sera reboisée entre les années 30 et 50, ce qui explique aujourd’hui la jeunesse de ses arbres et la mosaïque d’espèces différentes, rendue possible grâce à la richesse du sol.

L’autoroute E19 la traversant, la faune locale est fortement dérangée et on retrouve chaque année de nombreux petits et grands gibiers fauchés sur le bord de la route. Il doit y rester à peine une bonne dizaine de cerfs. En revanche, plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux ont déjà pu y être observés. Plus difficile à estimer sont les petits prédateurs tels que renards, blaireaux, putois et belettes.

Les fleurs printanières profitent largement de la richesse des sols pour se développer et en particulier la jacinthe sauvage, fleur emblématique du Bois de Hal qui lui offre une renommée mondiale.

Le Bois de Hal, pour moi

Il parait qu’elle a du succès, de l’extrême orient au pays de l’Oncle Sam, notre petite « Blue Forest ». Et ce depuis déjà de nombreuses années. Même mon photographe préféré, Peter Lik, s’y est rendu. Autant vous dire qu’avec sa renommée, il a bien revendu ses clichés (il est, aux dernières nouvelles, détenteur du record de vente de la plus chère photographie au monde, Phantom, à 6,5 millions $).

Et pourtant, voilà à peine 4 à 5 ans que je connais l’existence de ce petit paradis forestier et je m’y suis rendue pour la toute première fois l’année passée. On ne regarde pas assez souvent les beautés architecturales et naturelles qui sont à deux pas de chez nous, préférant souvent aller chercher loin cette notion du « beau ». Or, pourquoi toujours parcourir des centaines, des milliers de kilomètres (et augmenter notre empreinte écologique) alors qu’il y a tant à voir chez soi ?

Certes, un bon compromis entre les deux est, selon moi, idéal. Il faut quitter sa culture, son environnement, son cercle et son réseau plusieurs fois dans sa vie pour s’ouvrir au monde qui nous entoure et nous enrichir en nouvelles cultures et modes de pensées. Mais sortir de temps en temps son petit réflexe simplement dans le jardin d’une amie ou dans son propre quartier peut vous apporter de très bonnes surprises. Autrement dit, je ne cesserai jamais de voyager et de partir au bout du monde dès que l’occasion se présente, mais tout en continuant à visiter aussi ma région, mon pays, et à retourner le plus souvent possible voir ce tapis bleu !

img_6404-2

L’histoire de la prise de vue

  • Ce week-end, peu importe le temps, je me rends au Bois de Hal ! Voilà plusieurs années que j’ai envie d’y aller, cette-fois c’est décidé.
  • Je peux t’y accompagner ?
  • Vraiment ? Mais oui avec plaisir !

Aïe… Notre première sortie photo. Je l’ai prévenu, quand je prends des photos, je prends vraiment mon temps et le monde entier n’existe plus. Enfin, si, malheureusement, le « monde » se rappelle à moi par d’autres promeneurs, touristes, enfants, … qui, eux aussi, viennent voir le spectacle. J’ai beau râler intérieurement, l’endroit est à tout le monde et il ne tiendrait qu’à moi de bouger mes fesses pour venir très tôt le matin quand il n’y a personne. Mais sortir de mon lit un dimanche matin…

Bref, après moult précautions et avertissements, nous y sommes donc allés à deux. Mes présomptions étaient inutiles, la richesse du lieu et le plaisir de la promenade l’ont autant enchanté que moi. Et puis, il est finalement d’une patience remarquable !

Arrivée donc sur place, j’ai très vite repéré les meilleurs spots pour poser le trépied. Quelques réglages s’imposent… On patiente que les silhouettes ne soient plus dans le champ (mais bon sang pourquoi les gens portent-ils des vestes rouges écarlates ?!).

1, 2, 3, 4….. 25 clichés. On change les ISO, l’ouverture, la vitesse, on essaye un filtre,… Oh mais, et ce réglage de la balance des blancs ?! On s’en veut de n’y avoir pensé plus tôt…

Et mince… il pleut (je suis persuadée qu’aucun de mes lecteurs ne croira que sur le moment j’ai utilisé l’expression « et mince » !). Ah non mais attends, il neige ! Quoi ? Des grêlons ?! Tant pis, vents, orages, tempêtes, marées… Ah non, tout de même pas, nous sommes en forêt, je m’emballe. Mon compagnon d’infortune repart jusqu’à la voiture chercher un parapluie, le pauvre dégouline. Mais revient, et reste à mes côtés.

  • On s’enfonce un peu plus dans les bois ? Voyons la suite !

Oh oui, et quelle suite. Ceux qui disent que le meilleur du « tapis bleu » reste à l’orée du bois se trompent lourdement. Voyez cette photo prise telle un miroir d’arbres et de « vallons » de jacinthes, ou celle avec le sentier sur la droite. Elles valaient vraiment le détour. Il y aurait eu une météo plus clémente, je pense que l’on se serait perdu davantage au pays des merveilles.

  • Oh regarde ! Un renard ! Splendide ! Tu ne le prendrais pas en photo ?
  • Ah… c’est là qu’il faut savoir s’avouer vaincu. Pour mon 18-35mm, l’animal est trop loin. Je reconnais que ça aurait pu être la « photo de l’année» pour moi, mais soyons bon joueur, profitons-en à l’œil et regardons le s’éloigner tranquillement.

D’ailleurs, ne vous l’ai-je déjà dit ? On est tellement captivé par son objectif et focalisé sur la technique photo et les prises de vues que l’on veut obtenir, que l’on oublie parfois, souvent même, de regarder avec les yeux.

Et pourtant, c’est lorsque vous lâchez prise sur votre matériel et profitez pleinement du moment visuel que vous gardez en mémoire les plus beau moments.

« Chasseurs d’images » c’est aussi celles qu’on ne gardera que pour soi, elles seront impérissables, inviolables, et chargés d’émotion.

  • Il est parti. On continue ? Tu prends encore d’autres photos ?
  • On peut, mais quoi qu’il se passe à présent, je sais que cela restera l’une de mes plus belles promenades.

« Le véritable voyage, ce n’est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines, c’est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l’instant baigne tous les contours de la vie intérieure. » Antoine de Saint-Exupéry.

img_6345-2

A propos Stéphanie Van Lembergen

Photographe amatrice depuis l'âge de 14 ans. Passionnée de nature et de grands espaces depuis toujours. La macro et le portrait sont les nouveaux venus. Une envie irrésistible de prendre le matos et de partir à la recherche d'un détail, d'un recoin, d'un sourire, d'un moment,... Plus rien n'existe, seule l'image persiste. Techniquement: Canon 7D avec lens Sigma 18-35mm f/1.8 et lens Canon 100mm Macro série L f/2.8
Cet article a été publié dans Landscape. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

3 commentaires pour Forêt enchantée

  1. christine Echenne dit :

    On voudrait être un oiseau pour ne pas avoir à poser le pied sur un tapis aussi exceptionnel.
    Nul doute que dans un endroit aussi féerique, la princesse de la photographie trouve son prince charmant. .

    Aimé par 2 personnes

  2. Sylvain Lechair dit :

    C’est splendide, à l’image de ce blog que je découvre. M’y abonner et rebloguer cela coulait de source…

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire